"LA PRISE de GUERRE"
Les dirigeables ont démontré leur efficacité au cours de la Première Guerre mondiale, tant pour les bombardements à terre que l�éclairage des forces navales ou l�escorte des convois, en particulier les � ZEPPELIN � ( du nom du comte Allemand, un des premiers concepteurs et constructeurs de ce type d�aérostat à Friedrichshafen ), grands dirigeables rigides constitués par une carcasse indéformable en alliage léger.
L�état-major français décida en 1916, la construction des grands � rigides � et choisit le site de CUERS pour implanter la base de ces � ZEPPELIN � français. Sur demande du conseil municipal de PIERREFEU, le ministère de la Marine décida que le nouveau centre prendrait le nom de � Centre de dirigeables de Cuers-Pierrefeu �
L�aérodrome a été affecté officiellement à la Marine par un décret du 11 décembre 1919. Deux hangars furent élevés et achevés respectivement en 1921 et 1922 (100.000 m 3).
Après la guerre de 1914-1918, l�Allemagne vaincue, dut livrer à la France deux dirigeables, type � ZEPPELIN �, au titre des dommages de guerre.
Le dimanche 13 juillet 1920, le lieutenant de vaisseau Jean du Plessis de Grenédan, après un convoyage entre Friedrichshafen et Maubeuge et un accorage sur ce dernier terrain, prend possession du "L-72", imposant trophée de guerre dont il avait reçu le commandement dès le 11 juin.
Malheureusement, la machine volante était en mauvais état et, en absence de documentation technique, la tâche de réfection du rigide et la formation de l'équipage de marins furent ardues et laborieuses.
"INSTALLATION à CUERS"
Le 11 ao�t, il décollait de Maubeuge à destination de Cuers en survolant sur son trajet Soissons, Paris, Etampes, Lyon, Avignon, Marseille, Aubagne et Toulon. Mais des difficultés de maneuvre de commandes de soupapes de délestage l'obligent à attendre le lever du jour du lendemain pour pouvoir se poser, à la grande déception des habitants des communes environnantes, du personnel du Centre et des officiels venus l'attendre.
Le centre n'était d'ailleurs pas encore prêt pour le recevoir : le "L-72" nommé "D.R-1" puis baptisé "DIXMUDE" fut dégonflé et mis en attente dans le hangar encore inachevé jusqu'à son regonflage, le 2 septembre 1921, opération délicate qui dura plusieurs jours.
Les 16 ballonnets, d'origine allemande, avaient vieilli, étaient devenus poreux et le dirigeable dut être de nouveau dégonflé en attente de la fabrication d'élèments neufs par les services techniques.
Devant ces difficultés, l'expérimentation des dirigeables rigides enreprise par la Marine rencontrait des détracteurs.
Le lieutenant de vaisseau du Plessis de Grenédan réagit avec opiniâtreté pour sauver "son" vaisseau volant de la démolition et parvint à convaincre le préfet maritime de Toulon, l'amiral Sagot-Duvauroux d'intevenir à Paris, pour poursuivre l'expérience. Ayant obtenu gain de cause, un programme d'essais fut mis au point en 1922 par le service central de l'aéronautique maritime.
Le regonflage du "Dixmude" ne put être réalisé que le 6 juillet 1923, permettant de commencer les essais et les sorties qui devaient durer 5 mois à partir du Centre de Cuers avec un retentissement grandissant.
Les cinq croisières
Sorties effectuées :
* 1er et 2 ao�t durée du vol : 14 heures et 25 minutes
* 9 et 10 ao�t durée du vol : 23 heures et 15 minutes jusqu'en Corse
* du 30 ao�t au 2 septembre durée du vol : 50 heures et 25 minutes
* du 25 au 30 septembre durée du vol : 118 heures (9000 km) voyage dans le Sud-Algérien � record de vol sans escale
* du 17 au 19 octobre durée du vol : 44 heures et 25 minutes survol du Sud de la France objectif : essayer le matériel et en promouvoir l'image auprès du public
La perte du "DIXMUDE"
Du 18 au 21 décembre 1923 : dernière sortie avec 50 personnes à bord (passagers et membres de l'Etat-Major général) décollage à 6 heures du matin . Survol de : Bizerte � Touggourt � In-Salah � Ouargla.